Il y a quelques années, quand les Partis Pirates ont commencé à apparaitre dans divers pays, ils ont fait sourire dans les rangs politiques. Jeunes et atypiques (voir ce reportage sur l'entrée des Pirates au parlement de Berlin...), les membres de ces partis ne semblaient pas forcément promus à un bel avenir politique... Et pourtant, petit à petit, ils font leur place. Un second siège au parlement européen vient d'ailleurs d'être décroché.
Depuis les élections européennes, le suédois Christian Engström était l'unique représentant du parti pirate au parlement européen , après que son parti ait obtenu 7.1% des voix en Suède, pays d'origine du mouvement Pirate. Mais grâce à l'entrée en vigueur du Traité de Lisbonne, la Suède dispose désormais de deux sièges supplémentaires (20 au lieu de 18), et il a été décidé que l'un de ces sièges revenait au Parti Pirate. C'est donc la jeune Amelia Andersdotter qui rejoint le parlement, où elle compte notamment faire entendre sa voix sur les questions de régulation des opérateurs de télécoms : "Les approches européennes au droit de la concurrence doivent changer, au moins un peu. Par une meilleure adaptation à chaque secteur, par exemple. Le manque de véritable contrôle sur l'intégration verticale crée des situations où les entreprises des télécoms (ou de média) possèdent tout, des câbles backbone aux services de streaming de musique. Ca n'est pas bon. On s'attend au moins à avoir certaines obligations pour maintenir les différentes parties séparées. Actuellement ce type de regroupement est, de façon plus préoccupante encore, encouragé plutôt que réguler, et ça crée un déséquilibre très injuste entre ceux qui possèdent l'infrastructure (dans ce cas) et les utilisateurs. Le droit de la concurrence pour l'instant s'occupe essentiellement des intégrations horizontales, où par exemple une seule société possède tous le câble dans le nord de la Belgique (Telenet)."
Du haut de ses 24 ans, elle est aussi (et probablement de loin...) la plus jeune eurodéputée. Mais elle pourra sans doute compter sur son collègue Christin Engström, 51 ans, pour lui transmettre son expérience. Son mandat se terminera avec les prochaines élections européennes, en 2014.
D'ici là, on peut s'attendre à ce que les Partis Pirates fassent une nouvelle percée électorale. En effet, outre la Suède, où il avait atteint 7.1% des suffrages en 2009, le Parti Pirate connait une popularité croissante dans d'autres pays d'Europe, et en particulier en Allemagne, il dispose déjà de deux conseillers municipaux (Münster et Aix-la-Chapelle) et de quinze représentants au parlement régional de Berlin grâce à un score de près de 9%. En France, le meilleur score Pirate est pour l'instant de 2.1% lors de législatives partielles dans les Yvelines.