Alors que la réputation d'ARM n'est plus à faire dans le domaine de l'embarqué, où les processeurs basés sur des architecture ARM dominent largement, le britannique compte bien s'attaquer à un marché un peu plus ambitieux : celui des serveurs, dont plusieurs constructeurs ont déjà manifesté leur intérêt pour les puces ARM.
Preuve de cette ambition, les dernières nouveautés apportés à l'architecture ARM. Tout d'abord, une extension a été ajouté au jeu d'instruction ARMv7 (le dernier en date). Celle-ci permet de faire passer l'adressage mémoire de 32 bits à 40 bits de façon quasiment transparente : chaque application disposera d'un espace mémoire dédié adressé sur 32 bits, et le processeur fera en interne le conversion vers des adresses 40 bits. L'intérêt de cette extension est de faire passer l'espace mémoire adressable de 4 Go à 1 To. Une extension absolument nécessaire dans le domaine des serveurs, alors que le support de "seulement" 4 Go de mémoire n'était pas encore bloquant pour la plupart des applications embarquées.
Seconde nouveauté, l'arrivée d'instructions dédiées aux hyperviseurs, permettant d'améliorer les performances de la virtualisation. Là encore, il s'agit d'une extension qui concernera sans doute principalement le marché des serveurs, où la virtualisation est de plus en plus utilisées, même si on pourrait aussi y voir des applications dans le domaines des mobiles, par exemple pour améliorer la sécurité en isolant chaque application dans une mini machine virtuelle.
Rappelons que, pendant qu'ARM semble s'intéresser au marché des serveurs, Intel est de plus en plus agressif dans le domaine des puces basse consommation, avec clairement l'objectif de grappiller des parts de marché à ARM. Les années à venir laissent donc présager une belle bataille entre les jeux d'instructions x86 et ARM. Le premier conserve pour l'instant un avantage énorme sur le secteur des ordinateurs grand public, grâce à sa compatibilité avec Windows et toute sa logithèque, tandis que le seconde monte de plus en plus en puissance, tout en restant économique en électricité, et en bénéficiant du support des plateformes mobiles phares que sont iOS, Android et BlackBerry OS. Il ne reste plus qu'à compter les points.