Alors que les industriels de la musique et du cinéma ne cessent de mettre tous leurs maux sur le dos des pirates, une étude américaine vient casser leurs beaux arguments. Réalisé par deux chercheurs, dont l'un issu de la prestigieuse université de Harvard, cette étude démontre notamment que le piratage n'est pas la principale cause de la baisse des ventes.
Ainsi, en ayant compilé les résultats de plusieurs études datant de ces dernières années, les deux chercheurs ont estimé que le piratage ne serait responsable que de 20% de la baisse des ventes. Le plus gros responsable de la baisse des ventes de musique enregistrée serait en fait la hausse de la vente de places de concerts. Ainsi, entre 1997 et 2007, alors que les ventes de musique ont diminué de 15%, la somme des ventes de musique et de place de concerts a pour sa part augmenté de 5%.
Second argument mis à mal : le piratage nuit à la création. Sur ce point, les résultats de l'étude sont encore plus flagrants. En effet, malgré la hausse indéniable du piratage, l'étude révèle que de 2002 à 2007 le nombre annuel de nouveaux livres publiés à augmenté de 66%, que le nombre d'albums sortis par an a doublé depuis 2000, et que le nombre annuel de films produits a augmenté de 30% depuis 2003.
Pendant ce temps là, du côté de la France, la solution répressive incarnée par HADOPI se met petit à petit en place. On en a d'ailleurs appris un peu plus sur le fonctionnement de Trident Media Guard, la société en charge du "flashage" des mauvais internautes sur les réseaux P2P. Pour ce faire, l'entreprise utilisera une liste de 200 films et 10 000 musiques représentatifs des échanges (grands classiques, nouveautés...), afin de tenter de repérer un maximum de personnes. La surveillance sera limitée aux réseaux P2P, et ne ciblera dans un premier temps que les gros consommateurs : les internautes seront mis sous surveillance à partir de 50 fichiers échangés par jour, et l'artillerie sera déclenchée à partir de 500. À partir de 1000, l'internaute s'exposera à des poursuites pénales.
Enfin, on notera une annonce assez surprenante de la SACEM, qui laisse augurer des effets indésirables pour le consommateur en cas de succès de l'HADOPI : une hausse de la redevance copie privée. Pour rappel, cette redevance est destinée à compenser le manque à gagner dû au droit à la copie privée (donc des copies légales), et les ayants-droits s'étaient d'ailleurs déjà fait taper sur les doigts pour avoir inclus le piratage dans leurs estimations. Alors, pourquoi une hausse en cas de succès d'HADOPI ? Tout simplement parce que les ayants-droits font un raisonnement on ne peut plus simpliste : le succès d'HADOPI va engendrer une baisse des échanges illicites, donc une hausse des échanges licites... Par ailleurs, pour compenser le manque à gagner dû aux échanges illicites, une taxe sur les abonnements Internet reste à l'étude (mais baissera-t-elle en cas de succès d'HADOPI ?). Qui a dit "vaches à lait" ?
Posté par Matt le 28/06/2010 à 22h49
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Sources : PCInpact, Tom's Guide, et encore PCInpact
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