AMD a annoncé hier un changement majeur dans sa stratégie, et même une petite révolution, bien plus marquante que le rachat d'ATI il y quelques années : AMD va cesser la fabrication de puces !

En effet, profitant des volontés de diversification économique d'Abu Dhabi (Émirats Arabes Unis), AMD c'est séparé en deux entités. On aura désormais d'un côté AMD, concepteur de CPU et de GPU, et de l'autre, TFC (The Foundry Company), qui, à l'instar de TSMC et UMC, ne s'occupera que de la fabrication des puces, dans les usines anciennement possédées par AMD. Dans un premier temps, TFC fabriquera les puces AMD, mais à terme, TFC prendra également en charge d'autres clients, tandis qu'AMD pourra éventuellement faire appel à d'autres fondeurs.

L'intérêt de cette scission est essentiellement économique. Dans un premier temps, ce sont pas moins de 2.1 milliards de dollars qui ont été injectés dans les comptes d'AMD, permettant d'éponger une partie des lourdes dettes (5 milliards de dollars à fin 2007). Ces 2.1 milliards correspondent à 1.2 milliards payés par TFC, 1 milliards payés par ATIC (Advanced Technology Investment Company) et Mubadala, deux sociétés contrôlées par le gouvernement d'Abu Dhabi pour l'achat des usines AMD et la prise de participation dans le capital d'AMD (Mubadala détiendra alors près de 20% du capital d'AMD, contre moins de 10% aujourd'hui).

Dans un second temps, AMD économisera sur la fabrication, en n'ayant pas à prendre à sa charge la construction et la mise à jour des usines, tandis que TFC aura plus de facilités à amortir ces investissements, en étalant les coûts sur un plus grand nombre de clients. La Fab 36 de Dresden devrait d'ailleurs être agrandie prochainement, tandis que TFC compte reprendre à son compte le projet de nouvelle usine dans l'État de New York.

Enfin, il est important de noter qu'AMD ne perd pas totalement le contrôle de la fabrication : au sein de TFC, dont AMD détiendra près de 45% du capital, le pouvoir de décision sera réparti à 50% entre AMD et ATIC, et AMD disposera d'un contrat préférentiel pour la production de ces puces. C'est d'ailleurs l'actuel vice-président de la branche fabrication d'AMD qui deviendra le CEO de TFC, tandis qu'Hector Ruiz, CEO démissionnaire d'AMD siègera au conseil d'administration de TFC.

Il ne reste maintenant plus qu'à attendre que cette transaction soit validée par les autorités américaines, en espérant que celà se ferra sans problème, car cette scission devrait enfin permettre à AMD de ressortir la tête de l'eau.

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