Dans une interview accordée à Électron Libre, Fleur Pellerin, conseillère de François Hollande sur les questions numériques, a clarifié la position du candidat socialiste à la présidentielle de 2012 au sujet d'Hadopi : une abrogation suivie d'une recréation quasi à l'identique...
En effet, s'il considère toujours que l'Hadopi doit être abrogée du fait de son inefficacité, le candidat aurait pour idée de remplacer l'Hadopi par une "une instance de protection du droit d’auteur, dont les missions de contrôle et d'avertissement seraient la contrepartie d’une gestion concertée de la propriété intellectuelle et du développement de l'offre légale". Bref, remplacer l'Hadopi par... l'Hadopi. Même le principe des Labs Hadopi, qui visent à étudier les nouvelles pratiques d'Internet et du monde de la création artistique serait repris à son compte par le socialiste : "cette instance pourrait également être un « think tank » sur la création, l'évolution des usages et des pratiques d’internet".
Cette instance serait mise en place en concertation avec les ayants-droit, les sociétés de gestion de droits d'auteurs (SACEM et cie), les producteurs et le public (probablement représenté par les associations de consommateurs), ce qui promet sans doute une instance très orientée en faveur des ayant-droit. Une solution qui risque donc d'être bien éloignée du projet de légalisation des échanges non marchants prôné par le programme officiel du Parti Socialiste. Programme que François Hollande ne semble pas vouloir suivre sur ce point...