Dimanche, le premier tour des primaires socialistes a eu lieu. Sur les six candidats en lice pour l'investiture, il n'en reste plus que deux : Martine Aubry et François Hollande. Avant le second tour de ces primaires, il est donc temps de rappeler les positions des deux candidats sur un sujet cher aux internautes, l'avenir de l'Hadopi.
Du côté de Martine Aubry, c'est simple. Fidèle à la ligne officielle du parti, la maire de Lille promet d'abroger la loi Hadopi, à laquelle elle était opposée durant les débats parlementaires. Elle la remplacerait par une modernisation de la législation sur le droit d'auteur et de nouveaux modes de financement de la création, et notamment une certaine forme de licence globale, avec le prélèvement d'une contribution forfaitaire d'un ou deux euros par mois sur les abonnements Internet. En contrepartie de cette contribution, le téléchargement d'œuvres musicales serait dépénalisé (et non légalisé).
La position de François Hollande est plus ambiguë. Après avoir dans un premier temps annoncé lui aussi sa volonté d'abroger Hadopi, il a tenu des propos allant dans le sens contraire. La Société Civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs avait même indiqué dans un communiqué qu'elle prenait acte du fait que François Hollande ne souhaitait pas abroger la loi Hadopi. Quelques jour avant le scrutin, nouveau revirement, le candidat parle de nouveau d'abroger la loi, mais en indiquant vouloir la remplacer par une autre législation, sans plus de précision. Il rappelle que la suppression de l'Hadopi est nécessaire "Parce que ça ne marche pas. Parce qu'il y a une pénalisation qui n'est pas comprise, et d'ailleurs qui n'est pas appliquée. Et parce que ça a été une intrusion.". Sans évoquer une licence globale telle que proposée par sa rivale, il parle de mettre en place "un système qui permettra d'accéder aux œuvres tout en permettant de rémunérer les auteurs".
Inutile de dire que du côté du très probable candidat UMP à la présidentielle, il ne sera pas question d'abrogation de l'Hadopi...