C'est aujourd'hui que s'est terminé le NDA sur la nouvelle plateforme Intel, nom de code Sandy Bridge, qui succède à la plateforme Lynnfield, tout en conservant les noms commerciaux Core i3, Core i5 et Core i7. Comme à son habitude, Intel a dévoilé d'un coup toute une gamme, allant des processeurs de bureau aux processeurs pour ultra-portables, et accompagnée de différents chipsets.
Techniquement, il n'y a pas grand chose à reprocher à cette nouvelle architecture, qui tient toutes ses promesse, et offre une progression bien plus grande que le précédent changement d'architecture. En effet, les processeurs Sandy Bridge sont à la fois performants et particulièrement sobre. Ainsi, selon les mesures de notre confrère Hardware.fr, Sandy Bridge se révèle en moyenne 13% plus rapide que Lynnfield à fréquence égale (2.8 GHz), alors qu'une machine animée par la puce la plus haut de gamme proposée pour l'instant, le Core i7 2600K, un quadri-cœur cadencé à 3.4 GHz consomme près de 90W de moins en charge et 46W de moins au repos par rapport à une machine équivalente construite autour d'un Core i7 975 (quadri-cœur à 3.33 GHz). Même un simple Core i5 750 (quadri-cœur à 2.66 GHz) consomme plus que le tout nouveau Core i7 2600K !
Côté graphique, le contrôleur intégré évolue également. Toujours doté de 6 à 12 unités de calcul selon les versions, il est désormais intégré directement dans le même die que le processeur (sur Lynnfield, il y avait deux die distincts, réunis dans un même packaging) et donc est gravé avec la même finesse, c'est-à-dire 32nm. Ceci permet de revoir les fréquences nettement à la hausse, avec jusqu'à 1300 MHz sur les versions les plus rapides, contre 900 MHz précédemment. En pratique, la version la plus haut de gamme devient utilisable pour certains jeux, en offrant un niveau de performances proche de celui des Radeon HD 5450. Enfin, les unités de traitement vidéo ont été améliorées, avec l'ajout d'un encodeur vidéo (H.264 et MPEG2), d'unités de traitement de la colorimétrie et du contraste. Le support de la norme HDMI 1.4 et de la 3D sont également de la partie.
Alors, y a-t-il des choses à reprocher à Sandy Bridge ? Techniquement, pas vraiment. Par contre, côté marketing... Le manque de concurrence face à Intel commence à se faire cruellement sentir ! Premier reproche : les chipsets. Il faudra choisir entre les possibilités de configuration avancées offertes par le chipset P67 ou l'utilisation de la partie graphique intégrée, réservée au chipset H67. Impossible d'avoir les deux pour l'instant.
Deuxième reproche : l'overclocking payant. Si les versions K permettent de profiter de processeurs débridés pour bien moins cher que les séries Extremes, qui étaient les seuls débridés il y a quelques années, les version non-K sont par contre très fortement bridées, et donc très difficiles à overclocker. Il faudra donc mettre la main à la proche pour profiter de l'overclocking (une vingtaine de dollars). Si ce choix n'est pas forcément mauvais sur le strict point de vue du rapport performances/prix, celui d'un processeur K overclocké étant bien meilleur, il est dommage que l'overclocking soit réservé aux plus fortunés, alors que l'essence même de l'overclocking a toujours été de permettre aux petites bourses d'accéder aux performances du haut de gamme...
Enfin dernière mesquinerie, la puce graphique à 12 unités de calculs est également réservée au versions K. Logique, puisque ces versions sont plus chères. Mais pas très cohérent avec la lignes de chipsets proposés par Intel, puisque les possesseurs de versions K devront donc choisir entre un chipset H67 leur permettant de profiter de leur cœur graphique amélioré et un chipset P67 leur permettant de profiter des capacités d'overclocking. Mais pas les deux... Il est également assez paradoxal de n'offrir la meilleure puce graphique qu'aux processeurs haut de gamme, alors que ce sont eux qui seront le plus souvent utilisés avec une carte graphique dédiée bien plus performante...