Le problème de la neutralité d'Internet est de plus en plus souvent évoqué ces derniers temps : avec la croissance du réseau et la consolidation progressive des fournisseurs d'accès et leur tendance à devenir de plus en plus souvent des fournisseurs de contenus, comment garantir que ces fournisseurs de font pas en sorte de privilégier leurs propres contenus, voir de complètement bloquer les contenus concurrents ?
Ce genre de pratiques sont défendues par certains, le plus souvent dans le cadre de la lutte contre le piratage, tandis que d'autres s'y opposent, considérant que seule l'autorité judiciaire devrait être autorisée à bloquer l'accès à certains contenus.
La FCC (Federal Communications Commission), équivalent américain de l'ARCEP, a pris position de façon claire sur ce dossier : elle s'oppose formellement à toute forme de filtrage des contenus ou restriction de certains services par les opérateurs Internet, qui devraient donc se contenter de fournir le tuyau, sans le moindre contrôle sur son contenu. Une position qui va donc à l'encontre des pratiques de certains fournisseurs d'accès, comme par exemple les opérateurs 3G, qui bloquent certains protocoles sur leurs réseaux.
Par contre, la FCC a aussi une position qui sera sans doute bien moins populaire sur un autre dossier : l'engorgement du réseau mondial. En effet, pour limiter cet engorgement, la FCC suggère deux mesures, déjà appliquées dans certains pays, mais auxquels nous avons heureusement échappés en France : faire payer les connexions Internet en fonction du débit et limiter le volume de données mensuel...
Notons tout de même que dans les deux cas, il ne s'agit que d'une prise de position, et non pas d'une nouvelle réglementation, et donc, les opérateurs américains n'ont pour l'instant aucune obligation de les prendre à compte. À plus forte raison, ces prises de positions devraient avoir peu d'influence sur les offres Internet en dehors des USA, la FCC n'ayant aucune autorité dans le reste du monde.