Après avoir été l’acteur dominant du monde de l’informatique pendant vingt ans, Microsoft est de plus en plus souvent en position de challenger depuis une dizaine d’années, la faute à un virage raté vers le web et le mobile. Mais à quelque chose malheur est bon : cette perte de vitesse de Microsoft a induit chez le géant de Redmond un retour de l’innovation et des changements radicaux de stratégie.
Et parmi ces changements radicaux, il y a l’adoption de l’open-source… Historiquement, Microsoft a toujours développé des technologies fermées, des logiciels dont le code source était jalousement gardé, des protocoles et des formats de fichiers aux spécifications confidentielles, etc… Une stratégie tenable pour un leader, pas pour un challenger. Ainsi, on voit petit à petit Microsoft ouvrir ses technologies. D’abord, certains partenaires ont commencé à avoir accès à des parties du code source de Windows, ensuite Office a adopté de nouveaux formats de fichiers ouverts (l’Office Open XML, sous la pression d’un nombre croissant d’administration exigeant l’utilisation de formats ouverts).
Plus récemment, c’est le framework .NET qui est passé open-source, tandis que Microsoft s’est mis à développer des applications pour Android (et notamment la suite Office), à proposer des outils de développement compatibles Android, à proposer des machines virtuelles Linux sur son service d’hébergement Azure…
Et aujourd’hui, c’est carrément l’ouverture des sources de Windows qui est évoquée. L’information provient d’un « gradé » de Microsoft, Mark Russinovich, responsable technique de la division Azure, qui affirme que nous avons aujourd’hui affaire à un nouveau Microsoft (rappelons que la société à changé de CEO il y a un peu plus d’un an) au sein duquel le passage de Windows en open-source est « certainement possible ».
Selon lui le marché stratégique pour Microsoft sont désormais bien plus celui des services que celui des systèmes d’exploitation et rendre Windows open-source pourrait être un moyen d’augmenter son utilisation, et par la même occasion de mettre en avant ses services et applications. Une stratégie qui ne serait pas sans rappeler celle adoptée par Google, qui propose deux OS à base open-source (Android et Chrome OS) par dessus lesquels s’exécutent des applications Google propriétaires.
Attention toutefois, un éventuel passage en open-source de Windows ne signifie pas nécessairement que l’OS de Redmond deviendrait gratuit : il sera sans doute possible de le compiler soi même gratuitement et avec beaucoup d’huile de coude, mais Microsoft continuera probablement à vendre un Windows prêt à l’emploi, et incluant notamment le service Windows Update pour la gestion des mises à jour.