J’ai récemment participé sur un forum à un débat sur la rétrocompatibilité, comparant les choix d’Apple et de Microsoft dans ce domaine. Du côté de la pomme, la rétrocompatibilité est assurée de façon minimaliste, et n’est pas aidée par les changements architecturaux majeurs faits par Apple (passage de Mac OS 9 à un Mac OS X entièrement nouveau, passage du Power PC au x86…). Ainsi, aujourd’hui, un logiciel qui n’a pas été compilé pour Mac OS X ne peut plus fonctionner sous Snow Leopard, même avec Rosetta. Côté Microsoft, c’est une toute autre histoire…
En effet, si chaque nouvelle version de Windows apporte son lot d’incompatibilités avec les logiciels plus anciens, Microsoft ne fait quasiment rien pour bloquer la rétrocompatibilité (mis à part l’abandon du support 16 bits, abandon qui est toutefois en partie dû à des limitations de l’architecture x86-64) et, en théorie, tous les logiciels devraient continuer de fonctionner d’une version à l’autre…
Mais entre la théorie et la pratique, il y a des millions de développeurs qui ne peuvent pas être parfaits, et ne respectent pas toujours à la lettre les préconisations de développement, ce qui, combiné à quelques bugs dans l’API Windows peut mener à des incompatibilités totales ou partielles.
Du coup, j’ai été tenté de tester ce qu’il en est sous Windows 7 avec quelques gros logiciels d’il y a une dizaine d’année, pour voir ce que donne cette rétrocompatibilité en pratique. En faisant les fonds de tiroir, j’ai trouvé quatre logiciels qui font parfaitement l’affaire pour ce test : Dreamweaver 3.0 (1999), Office 97 (1996) Photoshop 6.0 (2000), et Photoshop 4.0 (1996).
Les trois premiers se sont installés et ont fonctionné du premier coup sans le moindre problème !
Pour le dernier, qui est le plus ancien du lot, les choses ont été un poil plus complexe. D’abord, l’installeur n’a pas fonctionné. Il m’a fallu l’installer sur un OS plus ancien, puis transférer les fichiers installés sur ma machine sous Windows 7. Une fois cela fait, Photoshop 4 refuse de se lancer, sous prétexte d’un manque de mémoire. Un petit tout par le mode compatibilité Windows 95 et hop, ça se lance. Petit message d’information au démarrage pour signaler que les filtres 16 bits ne seront pas utilisables (normal, Microsoft a supprimé le support 16 bits). Ensuite, seul subsiste un petit message d’erreur (« Pas de client de messagerie par défaut ») lors de la création d’un nouveau fichier. Mais Photoshop 4 fonctionne très bien ainsi !
On se rend finalement compte que les fameuses incompatibilités lors du passage à une nouvelle version de Windows ne sont pas une fatalité, et certains logiciels peuvent donc se conserver pendant plus d’une décennie.
Pour l’anecdote, on notera au passage que Photoshop 4.0 consomme un peu moins de mémoire que le Paint de Windows 7 (8 Mo au lieu de 9 Mo) et que Word 97 en consomme beaucoup moins que le Wordpad de Windows 7 (2.2 Mo au lieu de 7.5). Qui a dit optimisation ?