Alors que les principales générations de normes Wi-Fi apparues ces dernières années se concentraient essentiellement sur le débit, quitte à sacrifier la portée en utilisant des hautes fréquences, la norme 802.11ah prévue pour cette année va faire le contraire.
En plus des bandes 2.4 GHz et 5 GHz déjà exploitées par les normes Wi-Fi actuelles, le 802.11ah va en effet exploiter la bande 900 MHz. Cette fréquence plus basse permet d’améliorer la pénétration de l’onde à travers les matériaux, et donc de traverser plus facilement les meubles, murs et autres obstacles qui pourraient encombrer son chemin.
La consommation électrique devrait en outre être réduite, ce qui sera un gros plus pour les objets connectés, mais le débit sera par contre plus faibles qu’avec les normes Wi-Fi à 2.4 et 5 GHz, qui pourront heureusement cohabiter avec le 900 MHz au sein d’un même appareil.
La norme est déjà finalisée, et les premiers appareils compatibles pourraient arriver avant la fin de l’année.
Avant qu’elle arrive chez nous, il faudra par contre probablement une adaptation des contraintes réglementaires. Pour les réseaux locaux sans-fil, le Tableau National de Répartiton des Bandes de Fréquences n’autorise actuellement que quatre plages de fréquences, qui imposent déjà des restrictions sur l’utilisation du Wi-Fi :
- 2400 à 2483.5 MHz avec une puissance maximale de 100 mW, ce qui permet d’exploiter les canaux Wi-Fi 1 à 13 (2412 MHz à 2472 MHz), mais pas le 14 (2484 MHz),
- 5150 à 5350 MHz avec une puissance maximale de 100 mW, ce qui couvre tous les canaux « bas » du Wi-Fi 5 GHz,
- 5470 à 5725 MHz avec une puissance maximale de 500 mW, ce qui autorise les canaux « haut » de 100 (5500 MHz) à 140 (5700 MHz), mais interdit les canaux 144 (5720 MHz) à 165 (5825 MHz),
- 57 à 66 GHz, uniquement en intérieur, mais cette plage n’est actuellement pas utilisée par le Wi-Fi (ce sera le cas avec le Wi-Fi 802.11ad, qui va arriver sous peu).
Déjà utilisée notamment par la téléphonie mobile, la bande 900 MHz a malheureusement peu de chance d’être ouverte au Wi-Fi par les autorités de régulation. Il faudra donc se rabattre sur les autorisations plus « génériques », qui imposent des puissances d’émissions très faibles, mais aussi et surtout, interdisent tout « débordement » de signal vers l’extérieur des bâtiments dans le cas d’une installation fixe. Des contraintes qui feraient donc perdre presque tout son intérêt à ce Wi-Fi longue portée.