Depuis l’explosion du marché des smartphones et des tablettes, la suprématie d’Intel sur le marché des processeurs est mise à mal : l’architecture x86 a perdu sa superbe, et fait aujourd’hui figure de dinosaure à côté d’un monde ARM particulièrement dynamique et qui a donné naissance à des puces très efficaces, à défaut d’être les plus performantes. Dans ce contexte, le marché des consoles pourrait presque redonner le sourire à Intel.
En effet, après une brève apparition sur le marché, avec la Xbox première du nom, doté d’un processeur dérivé du Pentium III, le x86 avait laissé sa place au PowerPC d’IBM, qui a régné en maître pendant quelques années (Wii, Xbox 360, PlayStation 3…), mais il s’apprête un grand retour : si Nintendo est resté fidèle au PowerPC sur la Wii U, Sony et Microsoft ont tous deux annoncés leur passage au x86 pour leurs nouvelles consoles, la PlayStation 4 et la Xbox One.
Mais si ces choix sont plutôt positifs pour l’architecture x86, en montrant que malgré son âge, elle a de bons restes dès que le besoin en puissance de calcul se fait ressentir, ils cachent en fait aussi une belle défaite pour Intel : aussi bien chez Sony que chez Microsoft, c’est une puce AMD qui a été choisie pour animer la console de nouvelle génération.
Alors que sur PC, les puces Intel sont réputées plus performantes et plus économes en énergie que celles d’AMD, le choix d’une puce AMD s’est sans doute imposé à Sony et Microsoft pour des raisons économiques : AMD a l’avantage de pouvoir fournir des solution CPU + GPU intégrées, pour un prix sans doute inférieur à celui de deux puces séparées. La génération précédente de consoles ayant été longue à rentabiliser, les deux constructeurs ont donc sans doute préféré opter pour du matériel permettant de vendre les consoles à un prix raisonnable sans trop vendre à pertes, et ainsi rentrer plus rapidement dans leurs frais, même si les volumes de ventes sont inférieurs.
Outre un travail sur la consommation de ses puces pour se refaire une santé sur le marché de la mobilité, la prochaine étape pour Intel sera donc sans doute de se concentrer sur les performances de ses circuits graphiques. Haswell devrait déjà apporter de gros gains à ce niveau, mais il faudra sans doute encore quelques années avant qu’Intel puisse soutenir la comparaison avec AMD… si Intel y parvient un jour, et si le fondeur investi réellement dans ce secteur.