Aujourd’hui, le monde des serveurs est totalement dominé par des machines à base de processeurs x86, principalement de chez Intel. Des processeurs puissants et versatiles, mais qui sont désormais trop puissants pour pas mal d’usages, ce qui ouvre la voie pour des micro-serveurs dotés de processeurs moins puissants mais aussi bien moins gourmands en énergie. Et qui dit processeur basse consommation dit forcément ARM.
Fort de son succès indéniable dans le secteur mobile, ARM est en effet à l’affut pour faire de son architecture la solution de prédilection pour les micro-serveurs, grâce à l’arrivée prochaine de son Cortex A50, qui exploitera un jeu d’instructions 64 bits. Alors que la part de marché d’ARM est actuellement d’à peine 0.2%, avec environ 20 000 serveurs utilisant ces processeurs, principalement à titre expérimental, les analystes voient donc un avenir radieux pour ARM, en estimant que le concepteur anglais pourrait équiper 10 à 15% des serveurs livrés en 2017, ce qui représenterait un bon million d’unités.
Mais pour s’imposer, ARM devra d’abord convaincre les développeurs de logiciels serveurs de porter leurs produits sur son architecture, ce qui ne sera pas forcément simple dans certains secteurs où le code est stabilisé depuis longtemps. La tâche sera également rendue plus difficile par l’arrivée des premiers processeurs serveurs basse consommation d’Intel, dérivés des Atom, qui commencent à prendre place dans les micro-serveurs chez divers constructeurs.
Notons quand même que dans sa stratégie de conquête du marché des micro-serveurs ARM pourrait bien bénéficier d’un client en or : des rumeurs insistantes prêtent à Google l’intension de développer ses propres processeurs pour ses serveurs, sur la base d’une architecture ARM. Un choix qui pourrait en effet avoir du sens pour Google, dont la grande consommation de processeurs pourrait suffire à elle seule à amortir rapidement les coûts de R&D, pour ensuite profiter d’économies substantielles sur les factures d’électricité, mais aussi sur le prix d’achat des processeur, en s’affranchissant de la marge du constructeur.
Dis, m’sieur OVH, tu nous fait un Kimsufi ARM à pas cher ?
Une réflexion sur « Un million de serveurs ARM livrés en 2017 ? »