Après avoir utilisé l’environnement de bureau GNOME dans les premières versions d’Ubuntu, Canonical avait rapidement lancé son propre environnement, baptisé Unity, qui avait reçu un accueil très mitigé de la communauté. Sept ans plus tard, la distribution Linux phare va suivre le chemin inverse, avec l’annonce du retour à GNOME.
Outre l’envie de proposer quelque chose de différent, la principale motivation de Canonical pour avoir son propre environnement de bureau était, comme son nom l’indiquait, d’avoir un environnement unifié sur l’ensemble des appareils pouvant fonctionner sur Ubuntu et ses dérivés : ordinateurs, TV, tablettes, smartphones…
Mais aujourd’hui, le constat est sans appel : cette unification est un échec. Canonical n’a en effet jamais réussi à séduire sur d’autres marchés que celui des ordinateurs. S’il y a bien eu quelques smartphones sous Ubuntu, il s’agit en pratique plus de démos technologiques que de produits réellement aboutis et commercialisés en masse.
Canonical a donc décidé d’arrêter les frais : à partir de la version 18.04 LTS du système, qui sera lancée dans un an, Unity sera abandonné au profit d’un retour de GNOME. Les ressources ainsi libérées seront utilisées pour réorienter l’activité de Canonical vers le cloud et l’internet des objets, deux secteurs que la firme considère aujourd’hui comme beaucoup plus porteurs que les smartphones et tablettes, dont le marché est totalement écrasé par Android et iOS.
Si cet abandon risque de décevoir les fans d’Unity et de perturber un peu ceux qui n’ont connu que cet environnement, il s’agit par contre d’une bonne nouvelle pour la communauté open source. L’un des défaut majeur du monde Linux est en effet sa fragmentation, avec un grand nombre de distributions et des environnements de bureau souvent incompatibles entre eux, qui peuvent être un véritable casse-tête pour les développeurs voulant offrir des applications à la compatibilité la plus large possible. Voire l’une des distributions phares revenir à un environnement « standard », également utilisé par plusieurs autres distributions majeures, dont la famille Red Hat (Red Hat, Fedora Core, CentOS) devrait donc simplifier beaucoup de choses et permettre une amélioration de l’écosystème Linux.