Avec la monté en puissance des CPU ARM, cette architecture est de plus en plus attractive dans le domaine des serveurs, où elle pourrait parfois remplacer avantageusement les solutions x86, même si elle est encore incapable de rivaliser avec les solutions Intel en termes de performances pures.
Ainsi, depuis plusieurs années, des fabricants spécialisés ont commencé à proposer des SoC ARM pour serveurs : AppliedMicro avec ses X-Gene, Cavium avec ses ThunderX. Des grands noms du monde x86, comme HP et AMD ont également montré leur intérêt pour des serveurs utilisant cet architecture.
C’est désormais à l’un des leaders du marché des SoC mobiles ARM de se lancer sur ce marché naissant : Qualcomm. Fort du succès de ses SoC Snapdragon, conquis principalement grâce à ses cœurs CPU maison, n’utilisant pas une micro-architecture de référence, l’américain cherche en effet à se diversifier vers les serveurs. Ainsi, il a présenté une version de développement de sa future puce pour serveur.
Gravée en 16nm et packagée dans un boîtier à installer sur un socket LGA (un choix plutôt rare dans le monde ARM, qui opte d’habitude plutôt pour des SoC soudés à la carte mère), cette puce particulièrement imposante (une quarantaine de centimètres-carrés) embarque pour l’instant 24 cœurs ARMv8 (64 bits), un contrôleur PCI-Express, des contrôleurs de stockage, des contrôleurs réseau…
Qualcomm n’a malheureusement pas donné plus de détails pour l’instant, et on ne sait donc ni si ces cœurs sont basés sur la micro-architecture maison attendue dans le monde mobile pour l’année prochaine, ni à quelle fréquence ils fonctionnent. Difficile du coup d’évaluer les performance théoriques de cette solution, mais on peut s’attendre à ce que le fondeur cherche à mettre la barre haut, après l’échec relatif de sa première génération de SoC ARM 64 bits, le Snapdragon 810 et ses dérivés, qui a connu pas mal de problème de surchauffe.