Ces derniers mois ont été émaillés de plusieurs conflits entre les acteurs historique de la presse papier et les grands noms d’Internet, avec Google en première ligne. À l’origine, des services comme Google Actualités, qui reprennent des extraits d’articles de presse, sans rémunérer les sites d’origine.
En Belgique, Google avait ainsi été contraint de déréférencer certains titres de presse de Google Actualités (et avait fait ça avec tellement de zèle qu’ils avaient aussi été désindexés du moteur de recherche, ce qui avait fait grand bruit…), tandis qu’en France, des discussions sont en cours entre les grands acteurs d’Internet et les principaux titres de presse, sous l’arbitrage du gouvernement.
La presse reproche aux moteurs de recherche de gagner de l’argent grâce à leurs articles sans les rémunérer, tandis que les moteurs répondent à la presse qu’ils lui apportent des visiteurs, généralement synonymes de revenus publicitaires, voir de vente d’abonnements, et donc, qu’il n’y a pas de raison de payer en plus… Ce à quoi la presse rétorque que trop d’utilisateurs se contentent de lire les extraits présentés par les moteurs, limitant donc fortement les retombées publicitaires… Ce à quoi les moteurs de recherche… Etc… Ils finiront bien par se mettre d’accord 🙂
Pendant que ça discute en France, la presse irlandaise a de son côté pris des mesures. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle y va très très fort. L’association des Quotidiens Nationaux d’Irlande, regroupant 15 grands titres de presse, a décidé de mandater un cabinet d’avocats pour réclamer des sommes totalement délirantes aux sites Internet proposant des liens vers leurs articles. Les tarifs démarrent à 300€ pour 1 à 5 liens et montent jusqu’à 1350€ pour 26 à 50 liens. Au delà, il faudra négocier au cas par cas.
Et comme le ridicule ne tue pas, autant y aller à fond : ce tarif s’applique même pour de simples liens, sans la moindre reprise du contenu des articles. Oui, oui. Un bête <a href= » »> vers un article d’un des journaux concerné, et paf, vous êtes redevable de 300€. Elle est pas belle la vie ?
Heureusement, pour l’instant, aucune loi n’oblige à céder à ces demandes absurdes, ni en Irlande, ni en France. Pourvu que ça dure.