Alors que la consécration ou non de la neutralité des réseaux dans la loi fait toujours débat, aussi bien au niveau des États qu’au niveau de l’Union Européenne, Angela Merkel a profité d’une conférence organisée par l’opérateur Vodafone pour exprimer clairement sa position sur le sujet : la neutralité, c’est non !
La Chancelière estime en effet qu’il est nécessaire de mettre en place un Internet à deux vitesses, qui permettrait selon elle aux services innovants de disposer d’un terrain plus favorable à leur développement, grâce à un réseau à la qualité et aux performances garanties, tandis que les services « classiques » resteraient accessibles sans surcoût sur le réseau actuel.
Angela Merkel cite en exemple la télémédecine et les voitures sans chauffeurs, qui gagneraient sans doute effectivement à disposer d’un réseau plus fiable, quitte à le payer plus cher, mais sa position pourrait vite mener à des dérives, avec des services qui techniquement pourraient se contenter du réseau classique mais seraient réservés à ceux disposant d’un accès « hautes performances ». En interne, le gouvernement allemande considère d’ailleurs déjà les services de VOD comme faisant partie de ces services innovants qui pourraient bénéficier d’un accès prioritaire, contre espèces sonnantes et trébuchantes…
Éviter les dérives et s’assurer que cet Internet à deux vitesses n’accentue pas encore plus la fracture numérique entre les villes et les campagnes ou entre les hauts et les bas revenus sera donc une tâche difficile, dont la Chancelière ne veut d’ailleurs pas s’occuper, puisqu’elle appelle la Commission Européenne à faire le sale boulot en définissant les conditions de fonctionnement de cet Internet à deux vitesses…
Connasse