Jeudi, Motorola a dévoilé le Moto X, son nouveau smartphone Android haut de gamme. Un modèle très attendu depuis longtemps, car il s’agit du premier modèle entièrement développé après le rachat de Motorola Mobility par Google. L’appareil risque toutefois de décevoir quelque peu les habitués des smartphones Nexus de Google.
Côté spécifications techniques, l’appareil se défend correctement, mais n’est pas non plus une bête de course, avec des spécifications qui le placeraient plutôt en milieu de gamme : SoC double cœur Qualcomm Snapdragon S4 Pro à 1.7 GHz, 2 Go de RAM, APN 10 MP / 2 MP, écran AMOLED 4.7″ 1280×720, 16 ou 32 Go de flash, Wi-Fi ac, BT 4.0, batterie 2200 mAh…
Pour justifier un tarif plutôt élevé (199$ avec subvention, soit le prix d’un iPhone 5), Motorola ne compte donc pas sur la fiche technique, mais sur d’autres arguments. Tout d’abord, le Moto X est sans doute le smartphone le plus personnalisable disponible actuellement. Via un site web dédié, les acheteurs pourront en effet choisir la couleur de la façade (noire ou blanche), la couleur et la texture du dos (dix-huit possibilités pour l’instant, d’autres arriveront par la suite) et celle du pourtour de l’objectif et des boutons latéraux (sept possibilités). Ensuite, il y a la fibre patriotique outre-atlantique : le Moto X est fabriqué aux USA (Texas).
Enfin, il y a quelques fonctionnalités inédites du côté du logiciel. Comme les rumeurs l’avaient déjà laissé entrevoir, le Moto X a la particularité de garder son micro actif en permanence, pour répondre à toutes les requêtes vocales provenant de son utilisateur. Même lorsque l’appareil est en veille, il suffit par exemple de dire « OK Google Now » pour lancer une recherche ou déclencher une action. Espérons que la chose a été suffisamment bien pensée pour éviter que n’importe qui puisse obtenir des informations personnelles stockées dans le téléphone en prononçant la phrase magique… On notera également un nouveau système de notifications affichant des icônes sur l’écran au lieu de simplement faire clignoter une LED (d’où l’écran AMOLED, qui consomme très peu lorsqu’on lui fait simplement afficher de petites icônes sur un fond noir) ou encore le lancement de l’appareil photo lorsqu’on secoue le téléphone.
Pour que ces fonctionnalités ne massacrent pas trop l’autonomie, Motorola a développé deux processeurs dédiés, l’un pour la reconnaissance vocale, l’autre pour la gestion des capteurs. Couplés au SoC principal, ils permettent à se dernier de passer en veille lorsque l’appareil est inutilisé sans avoir à désactiver la reconnaissance vocale.
Vous l’aurez compris, ces spécificités logicielles impliquent que l’appareil n’embarque pas une version standard d’Android, mais bien une version modifiée par Motorola. Même si les modifications sont très légères (en particulier, aucune surcouche graphique), cela signifie sans doute des décalages lors des mises à jour. Le Moto X a d’ailleurs été annoncé sous Android 4.2.2 alors que la 4.3 est déjà en cours de déploiement sur les Nexus…
Autre grosse différence par rapport aux Nexus : le bootloader est verrouillé. Exit donc les installations de ROM custom, du moins tant qu’une faille n’aura pas été trouvée. Pas de doute, on n’est bien plus proche d’un smartphone Motorola que d’un nouveau Nexus.
Une version « Google Edition » a toutefois été annoncé. Elle viendra rejoindre sur le Play Store les Google Edition du Samsung Galaxy S4 et du HTC One, avec un système Android non modifié (mais du coup, probablement la perte de fonctionnalités) et, espérons le, un bootloader déverrouillé…
4 réflexions sur « Moto X : bien, mais peu mieux faire… »