Malgré l’inefficacité flagrante des DRM pour assurer la protection des contenus qu’ils sont censés offrir, les pro-DRM ne cessent de développer de nouvelles idées, pour tenter de verrouiller toujours un peu plus les contenus. Très à la pointe dans ce domaine, Microsoft vient de breveter une forme de DRM s’appliquant… aux mails !
L’idée de départ n’est pas forcément mauvaise : Microsoft propose une nouvelle en-tête à ajouter aux mails, qui permettrait de spécifier une date d’expiration. Les serveurs stockant les mails pourraient ainsi supprimer automatiquement les mails ayant expirés. Par exemple, l’expéditeur d’une invitation à un événement pourrait définir une date d’expiration légèrement postérieure à la date de l’événement, pour que l’invitation n’encombre pas inutilement les boîtes mails une fois la date dépassée.
Par défaut, cette en-tête pourrait être modifiée ou supprimée par le destinataire s’il décide malgré tout de conserver le message plus longtemps que prévu. Jusqu’ici tout va bien.
Mais, et c’est là qu’on s’approche d’un véritable système de DRM, Microsoft a également prévu que l’expéditeur puisse empêcher la modification de la date d’expiration. Dans ce cas, le destinataire n’aurait donc pas le droit de modifier cette date, mais le logiciel de mail devait également lui interdire toute copie du message vers un conteneur ne prenant pas en charge la vérification et la prise en compte des dates d’expiration.
Je sais pas pour vous, mais perso j’ai vraiment du mal à imaginer un cas d’usage qui nécessiterait d’interdire à tout prix la conservation d’un e-mail par son destinataire pour une raison autre qu’effacer toute trace d’un échange et empêcher ainsi le destinataire de pouvoir les ressortir comme preuve à charge en cas de désaccord…