La confidentialité des communications sur Internet repose aujourd’hui massivement sur trois familles d’algorithmes de chiffrement, Diffie-Hellman, RSA et ECC (rien à voir avec la mémoire des Mac Pro 🙂 ) qui pourraient être mis à mal par la plus grosse révolution de l’informatique depuis l’invention du circuit intégré : l’arrivée des ordinateurs quantiques, qui pourraient être capables de casser en quelques secondes ce qu’un supercalculateur actuel ne casserait pas en plusieurs milliers d’années.
Bien placé pour être au courant de la situation, puisqu’il investi massivement dans la recherche sur ces ordinateurs, Google s’inquiète donc du risque que pourront présenter ces ordinateurs dans quelques décennies. Le géant d’Internet estime donc qu’il est urgent de mettre en place de nouveaux algorithmes de chiffrement, à l’épreuve des ordinateurs quantiques. Même si ces derniers mettaient encore quelques décennies à arriver, le changement est urgent car ils pourraient donner accès à des données d’aujourd’hui, qui auraient été capturées et conservées sous forme chiffrée pour un décryptage futur.
Ainsi, Google a indiqué qu’il allait commencer à expérimenter dès cette année et pendant au plus deux ans l’utilisation d’un nouvel algorithme de chiffrement, le RLWE (Ring Learning With Errors), qui est pour l’instant considéré comme résistant à la puissance des ordinateurs quantiques. Cet algorithme sera utilisé pour le chiffrement de certains services Google, lorsqu’ils seront accédés avec Chrome Canary, une version du navigateur Google donnant un accès anticipé aux nouvelles fonctionnalités.
Afin de ne pas réduire la sécurité des communications dans l’éventualité où une faiblesse affecterait ce nouvel algorithme, encore expérimental, les communications seront chiffrées à la fois en RLWE et en ECC, ce qui nécessitera donc de casser les deux chiffrement pour décrypter les échanges.