En cette période où plus de la moitié de la population mondiale est confinée, la plupart des courses automobiles sont bien évidement annulées ou reportées. Pour ne pas laisser les fans sur leur faim, les organisateurs des principaux championnat lorgnent donc du côté de l’eSport.
La course automobile est en effet un secteur qui se prête particulièrement à l’eSport, le contrôle d’une voiture de course virtuelle se faisant sensiblement de la même façon (un volant, deux ou trois pédales…) que celui d’une vraie voiture. Les compétitions automobiles virtuelles existent d’ailleurs depuis plusieurs années, mais elles restaient jusqu’à présent très confidentielles, suivies essentiellement par quelques fans de simulation, mais largement dédaignées par les amateurs de vraies courses automobiles.
Les choses pourraient changer en ce début d’année 2020, avec le « remplacement » des vraies courses par des championnats virtuels gérés par les organisateurs des vraies compétitions.
Du côté de la Formule 1, nous avons ainsi droit à la série F1 Virtual Grand Prix, des courses d’environ 45 minutes (la moitié d’un GP réel), courues sur les circuits de la F1, avec des F1 virtuelles aux performances égalisées, pour que tous les pilotes aient les mêmes chances. La FIA et Liberty Media ont malheureusement fait quelques choix qui gâchent un peu l’intérêt de ces courses. Tout d’abord, les courses sont organisées avec le seul jeu disposant d’une licence FIA, F1 2019. Un jeu très plaisant visuellement pour les spectateurs et qui peut être relativement réaliste, mais n’est pas au niveau des simulations les plus pointues.
Pire, pour permettre à des pilotes virtuels non habitués à cet exercice de participer aux courses, les organisateurs ont choisi de désactiver les dommages et d’autoriser les participants à utiliser l’ABS et l’anti-patinage… Des choix qui font que certains pilotes de F1 habitués du simracing ont préféré passer leur tour… Résultat, la grille de départ fait peine à voir, avec lors de la seconde course à peine 6 pilotes titulaires, totalisant seulement 6 saisons d’expérience, quelques réservistes et vétérans, dont Johnny Herbert, qui découvre les jeux de course, des sportifs d’autres disciplines, des journalistes et des « anonymes » issus du monde du simracing…
Outre Atlantique, les deux grands championnats, la NASCAR et l’IndyCar, ont opté pour une stratégie très différente de celle de la Formule 1. Les deux séries ont en effet opté pour l’organisation de courses virtuelles se voulant au plus près des courses réelles, avec un plateau constitué exclusivement des vrais pilotes de la discipline, s’affrontant sur la plateforme iRacing, réputée comme étant la simulation la plus réaliste du marché et très appréciée des pilotes professionnelles.
Si on néglige l’aspect visuel, les courses sont du coup assez proches des courses réelles, y compris sur l’aspect stratégique, comme on a pu le voir ce WE avec la belle victoire du français Simon Pageneaud sur l’anneau du Michigan grâce à une course à l’économie lui ayant permis d’éviter un arrêt au stand. Cette dimension stratégique est d’autant plus intéressante à suivre dans la mesure où certains flux permettent de suivre en direct les discussions entre le pilote et son ingénieur de course lui prodiguant des conseils sur la gestion de la course, chose impossible dans une course réelle, ces conversations étant tenues secrètes du fait du plus grand enjeu.
En plus de ces courses officielles, on observe ces dernières semaines une multiplication des évènements officieux, impliquant souvent quelques pilotes professionnels. Parmi elles, on notera en particulier The Race All Star Battle, qui oppose les meilleurs simracers à de nombreux pilotes réels sur le jeu rFactor 2, lui aussi réputé pour son réalisme. L’une des particularité de cette séroe est de faire varier les véhicules utilisés d’une manche à l’autre. Ainsi la dernière manche s’est courue en Norma M30 LMP3, tandis que la précédente mettait à l’honneur les monoplaces Tatuus PM-18 du championnat Pro Mazda. Cette série s’accompagne en prime d’un Legend Trophy, réservé aux pilotes professionnels de plus de 40 ans, qui se sont affrontés lors du dernier événement au volant de F1 McLaren M23 des années 70, après une première course sur des F1 Brabham BT44B de 1974.
L’ancien pilote de F1 français Jean-Eric Vergne organise pour sa part, via sa société Veloce eSport une série concurrente directe des F1 Virtual Grand Prix, la série « Not the *** GP », courue sur F1 2019 avec des caractéristiques quasi identiques à celle de la série officielle, aussi bien au niveau des caractéristiques des courses que des pilotes engagés, beaucoup participant aux deux séries.
Si le public est encore loin de celui des courses réelles, les F1 Virtual Grand Prix culminant à quelques centaines de milliers spectateurs lors des directs et quelques millions en différé, il est clair que la crise bénéfice grandement au monde des courses virtuelles en lui donnant une exposition sans précédent auprès du grand public. Dans certains pays, les diffuseurs des courses réelles ont même décidé de diffuser en direct les courses virtuelles. Reste maintenant à voir si ce format parviendra à s’enraciner suffisamment pour devenir une vraie alternative aux courses réelles sur le long terme, une fois la crise passée.
Et même pas tu parles de ce qui se passe pour le moto GP ? ils ont fait leur deuxième course virtuelle le weekend dernier. Mais cela ne compte pas pour le championnat.
Les motos, c’est juste des voitures à qui il manque 2 roues :-p
J’aurais aussi pu parler de foot, de hockey, etc… Mais comme je l’ai dit, les voitures se prêtent particulièrement bien à cet exercice, parce qu’on contrôle la voiture virtuelle avec les mêmes commandes que la voiture réelle. Et puis moi y a que les voitures qui m’intéressent :-p
Tsssss « Votre manque de foi me consterne. » 🙂