À l’occasion de la présidentielle américaine, la problématique des fausses informations sur Internet a été particulièrement mise sur le devant de la scène, le phénomène ayant pris une telle ampleur qu’il peut avoir une véritable influence sur les résultats des scrutins.
Si un peu de jugeote et un minimum de travail de recherche des sources et de croisement des informations suffit en général à vérifier l’exactitude d’un article, tout le monde ne fait pas forcément cet effort, et le caractère souvent un peu sensationnel des fausses informations a en outre tendance à pousser plus facilement au partage, au point que dans des nombreux pays les fausses informations sont aujourd’hui plus souvent partagées sur les réseaux sociaux que les vraies.
Mais depuis fin 2016, la résistance face à la désinformation commence enfin à s’organiser. Ainsi, Google et Facebook ont par exemple tous deux lancés des initiatives en ce sens, le premier en bannissant un grand nombre de sites de sa régie publicitaire, pour attaquer les « fake news » au portefeuille, le second en tentant de freiner les partages de désinformation sur son réseau.
En France, plusieurs journaux nationaux ont depuis longtemps une cellule « fact checking » (« Désintox » chez Libération, « Les Décodeurs » chez Le Monde…), qui publie régulièrement des articles démontant, preuves à l’appui, les fausses informations. Mais il faut dans ce cas que l’utilisateur fasse l’effort d’aller vérifier par lui même les articles publiés par ces cellules. Pour aller un peu plus loin, Les Décodeurs du Monde viennent de lancer l’initiative Décodex.
Il s’agit d’un ensemble d’outils aidant à vérifier la fiabilité des informations. Tout d’abord, Décodex comprend une base de données référençant plus de 600 sites et actualisée tous les jours, attribuant à chaque site une note en fonction de la qualité des informations qu’il diffuse (« Plutôt fiable », « Peu fiable », « Très peu fiable », « Parodique » (ce qui évitera peut-être à certains de relayer Le Gorafi en croyant qu’il s’agit de vrais informations…) ou « Collaboratif ») et un moteur de recherche lié à cette base. Elle est complétée d’un ensemble d’articles pédagogiques prodiguant des conseils pour se faire soi même une idée de la qualité de sources et pour apprendre à vérifier les informations, ainsi que d’un bot Facebook avec lequel les internautes pourront échanger pour vérifier des informations.
Enfin, Le Monde a publié deux extensions de navigateur, une pour Firefox et une pour Chrome. Une fois installée, cette extension affichera un petit indicateur coloré dans la barre d’outils en fonction de la qualité des informations du site visité. Si le site des peu fiable, très peu fiable ou parodique, l’extension affichera en outre une info-bulle d’avertissement.