La prochaine évolution des réseaux mobiles, le LTE Advanced, devrait être disponible dès le milieu de l’année en France. C’est en tout cas ce que promet Bouygues Télécom, qui l’expérimente depuis octobre 2013 et envisage une commercialisation pour le mois de juin prochain.
Contrairement au LTE, qui nécessite de déployer de nouvelles antennes, le LTE Advanced a l’avantage de ne s’appuyer que sur le matériel LTE existant. Pour augmenter les débits, le LTE Advanced permet simplement d’agréger les signaux de plusieurs porteuses (à la manière du HSPA Dual Carrier).
Mais contrairement au HSPA DC, le LTE Advanced ne nécessite pas deux porteuses contigues, ce qui offre bien plus de possibilités d’agrégation, puisque les opérateurs vont pouvoir combiner leurs fréquences des bandes 800, 1800 et 2600 MHz. Avec les fréquences dont il dispose actuellement, Bouygues Télécom peut atteindre une largeur de bande de 25 MHz, soit 187.5 Mbit/s de débit maximal théorique (7.5 Mbit/s/MHz). C’est un peu mieux que le maximum théorique possible actuellement en 4G, chez Orange et Free Mobile, qui est de 150 Mbit/s (chacun des deux opérateurs disposant d’un bloc de 20 MHz, alors que SFR et Bouygues n’ont pas de bloc de plus de 15 MHz).
Notez par contre que si le réseau fonctionne avec le même matériel, il n’en est pas forcément de même du côté du terminal : il faudra un téléphone capable de faire l’agrégation, ce qui n’est pas le cas de la majorité des smartphones 4G actuellement commercialisés…
L’arrivée du LTE Advanced pourrait par contre contribuer à creuser encore plus les écarts de débits maximum théorique entre les opérateurs… En effet, actuellement Orange et Free Mobile ont un avantage théorique de 33% sur Bouyges Télécom et SFR (150 Mbit/s vs 112.5). Avec les fréquences actuellement allouées à la 4G (800, 1800 et 2600 MHz), Free Mobile restera « bloqué » à 150 Mbit/s, contre 187.5 Mbit/s pour SFR et Bouygues Télécom et 225 Mbit/s pour Orange… Mais à partir de 2016, les opérateurs titulaires d’une licence 3.5 GHz pourront la recycler pour la 4G. Orange dispose de 20 MHz dans cette bande (qu’il est déjà autorisé à utiliser expérimentalement pour la 4G) et Free de 15 MHz (prévus initialement pour le WiMax, et à priori utilisés aujourd’hui au moins en partie pour les liaisons entre ses relais mobiles), ce qui portera leurs débits maximum théoriques à 300 Mbit/s pour l’opérateur historique et 262.5 pour Free Mobile… Un avantage conséquent par rapport aux deux concurrents, mais au prix de l’installation de nouvelles antennes fonctionnant dans la bande 3.5 GHz…
LQT ^^.