Depuis des années, les formats alternatifs au JPEG se succèdent, y compris chez les promoteurs du JPEG : JPEG-2000, JPEG XR, WebP… Des tentatives qui sont pour l’instant toutes restées infructueuses, le JPEG continuant de régner en maître sur la compression de photos. Mais la donne pourrait changer avec l’arrivée du BPG (Better Portable Graphics)…
Ce nouveau format d’image est en effet très prometteur. Basé sur les mêmes algorithmes de compression que le codec vidéo H.265/HEVC, il offre des résultats impressionnants, surpassant largement la qualité du JPEG à taille égale, tout en étant capable de monter bien plus haut en qualité grâce à la capacité à gérer les couleurs sur 42 bits au lieu de 24 bits et en ajoutant la gestion d’un canal alpha, qui permettra de produire des images avec de la transparence bien plus compactes que ce qui est possible actuellement avec le PNG.
Ce codec a en prime l’avantage d’être libre, publié sous licence BSD, et le fait d’utiliser les algorithmes du H.265 permet d’en assurer l’encodage et le décodage matériel avec les circuits existants, ce qui pourrait être un gros plus dans le mobile, alors que les premières générations de SoC compatibles H.265 arrivent sur le marché. Il ne serait donc pas surprenant que certains smartphones adoptent le BPG comme format de compression par défaut pour leur appareil photo intégré.
Mozilla, qui s’était récemment mis au développement de Mozjpeg, un encodeur JPEG produisant des fichiers plus petits à qualité égale, a réalisé une étude comparative entre le BPG et les principaux autres formats d’images, et le résultat est sans appel : alors que JPEG, Mozjpeg, JPEG XR et WebP échangent régulièrement leurs positions, avec un léger avantage au WebP, le BPG se détache nettement dans quasiment tous les tests !
Une page permet également de comparer par soi même les différences sur une cinquantaine de photos avec différents niveau de compression. Par rapport au Mozjpeg, les gains sont flagrants visible même au niveau « Large », et sautent aux yeux dès le niveau « Medium », en particulier sur les aplats, qui ne présentent aucun artefact de compression, même au niveau « Tiny ». Sur la plupart des photos, le BPG donne une meilleure qualité que le Mozjpeg du niveau supérieur. Au niveau « Large », il est même souvent visuellement difficile à distinguer de l’image non compressée, malgré une taille réduite d’un facteur 10 à 20.
Vu les résultats, il faut espérer que ce format sera rapidement adopté, sur le web (mais là, il faudra d’abord convaincre Google d’abandonner son WebP…), mais aussi et surtout dans les appareils photo numérique, d’autant que ces derniers vont sans doute commencer à être dotés d’encodeurs H.265 dès cette année.