Non, non, non et non ! Dans son journal de 20h du 21/04/2009, France 2 a encore une fois ressorti le vieux mythe qui dit que la grande muraille de Chine est la seule construction humaine visible depuis la Lune. Ceci est bien évidemment absolument faux, et voici quelques arguments pour le prouver…
Tout d’abord, la preuve visuelle, désormais aisément accessible grâce à ce cher Google Maps, en allant regarder à cet endroit et en faisant varier le niveau de zoom.
Mieux, avec Google Earth, on a une indication de l’altitude à laquelle correspond la vue. Ces distances semblent correspondre à une vision un peu moins précise que la vision humaine, mais ça donne quand même un ordre d’idée.
À 1.5 km environ, la muraille est encore relativement visible, et on distingue encore les tourelles (cercle vert). Mais on voit déjà sur la droite de l’image d’autres constructions humaines nettement plus visibles : une autoroute, quelques bâtiments…
À 10 km, il ne reste plus qu’un mince filet, à peine visible. Par contre, la ville sur la gauche est encore tout a fait visible, tout comme les autoroutes.
À 50 km, il ne devient plus possible de réellement voir la muraille. On la devine encore si on sait où il faut regarder, mais c’est tout. D’autres constructions restent par contre tout a fait visible : la ville en haut à droite (entourée en bleu), les grands axes routiers…
À 10 000 km enfin, c’est une Terre vierge de toute trace de civilisation qui s’offre aux « yeux » du satellite.
Vue depuis la Lune (à environ 380 000 km), la Terre doit à peu près présenter ce niveau de détail pour l’œil humain (on en revient donc à ce que je disais plus haut : l’altitude indiquée dans Google Maps ne correspond pas à ce que verrait un œil humain à cette distance) : dans le ciel lunaire, la Terre est vue avec un diamètre apparent de l’ordre de 4 fois celui de la Lune vue depuis la Terre. Ceci laisse relativement peu de place au détail…
Passons maintenant à des preuves un peu moins empiriques…
Le pouvoir de résolution de l’œil, c’est-à-dire sa capacité à distinguer un détail et d’environ une minute d’arc. Cela signifie que pour un objet situé à une distance d de l’œil, la taille minimale des détails discernables et 2*Pi*d/(360*60), soit environ d*3*10^-4.
Pour une distance de 1m, on peut donc voir des détails de 0.3mm, pour une distance d’1 km on tombe à des détails de 30cm, etc… À 380 000 km, les plus petits détails discernables ont donc une taille de… 114 km. Alors bien sûr, certains vont dire que la grande muraille fait plus de 8000 km. C’est vrai. Mais pour discerner un détail, le facteur limitant est bien évidement la plus petite dimension de ce détail (la preuve : un cheveux de 12cm de long ne se voit pas à une aussi grande distance qu’un CD de 12cm de diamètre…), soit environ 10m dans le cas de la grande muraille (sa largeur). Il faudrait donc que notre œil ait une vision plus de 10 000 fois plus précise pour voir la grande muraille depuis la Lune. Mais à ce stade là, toute construction humaine de plus de 10m de large serait visible, donc la muraille ne serait pas la seule… Et elle ne serait pas non plus la construction la plus visible, certaines constructions dépassant largement la centaine de mètres de large. Les meilleurs télescope, comme le VLT installé au Chili ont pour leur part un pouvoir de résolution 600 fois supérieur à celui de l’œil humain. Même eux seraient donc incapables de « voir » la muraille depuis la Lune.
De façon plus simple, et sans connaitre le pouvoir de résolution de l’œil, il est assez simple de démontrer que la muraille n’est pas visible depuis la Lune, grâce à une simple règle de trois. L’épaisseur d’un cheveu est de l’ordre de 0.1mm, et la largeur de la muraille est de l’ordre de 10m, soit 100 000 fois plus. Voir la muraille depuis une distance de 380 000 km revient donc à voir un cheveu à une distance de 3.8 km. Impossible.
On peut également aussi raisonner très simplement sur le caractère symétrique du chemin optique : si on peut voir des détails de 10m sur la Terre depuis la Lune, on doit également voir des détails de l’ordre de 10m sur la Lune depuis la Terre. Levez les yeux et concluez…
Enfin, divers faits historiques ont démontré l’absurdité de ce mythe. Tout d’abord, Yang Liwei, l’astronaute chinois qui a été le premier à prendre part à un vol habité (Shenzhou V en octobre 2003) a affirmé à son retour ne pas avoir vu la grande muraille, dans un vol à une altitude de 340 km (soit moins d’un millième de la distance Terre-Lune). En mars 2004, l’ESA a annoncé que sa sonde Proba, volant à 600 km d’altitude avait réussi à photographier la muraille (avec une caméra de résolution bien supérieure à celle de l’œil humain)… avant de se rétracter quelques jours plus tard, la trainée observée étant en fait une rivière bien plus large que la muraille… Seul l’astronaute américain Eugene Cernan prétend avoir vu la muraille depuis l’espace. Mais il est difficilement crédible, puisqu’il volait à une altitude de plus de 160 à 320 km, ce qui reviendrait à voir un détail de moins de 3 à 6 cm à une distance d’1 km.
Mais alors d’où vient donc ce mythe ? De nombreuses hypothèses sont évoquées sur Internet. Les deux qui reviennent le plus souvent sont la propagande du régime communiste chinois, qui aurait monté cette information de toute pièce pour montrer la grandeur de la culture chinoise, ou un haut responsable de la NASA qui aurait lancé cette affirmation sans trop réfléchir au cours d’une soirée un peu arrosée… On pourra désormais ajouter une troisième source : un journaliste de France Télévision qui ne pense pas plus loin que le bout de son nez…
Enfin quelqu’un qui met fin à ce mythe absurde ! (surtout depuis qu’on a google earth pour aller vérifier par nous mêmes)
de toute façon elle est super belle la chine!!! et une culture très riche que j’adore j’ai visité la chine dernierement c’etais comme un rêve je vais surement revisiter ce beau pays.
Enfin! La véritée resort toujours le temps venu.
cool
en + jai besoni de reinseignements hihihiiiiiiiiiiiiiii
poche il pleut aujourdui