Quasiment 20 ans jour pour jour après le lancement de son premier (et quasiment dernier) GPU non intégré, l’i740, Intel a dévoilé un prototype de nouveau GPU, qui marque une première étape dans l’ambition d’Intel de venir concurrencer à terme AMD et nVidia sur le secteur des GPU haut de gamme.
Ce premier prototype ne devrait toutefois pas particulièrement inquiéter les deux géants du GPU dans l’immédiat, puisqu’il s’agit d’une puce très basique. Il ne s’agit en effet grosso modo de rien de plus que le GPU intégré de la plateforme Apollo Lake (plus précisément la version intégrée au Pentium N4200, un SoC d’entrée de gamme sorti vers la mi-2016), couplé à une version simplifiée du System Agent (qui gère notamment la mémoire), un tout petit peu de mémoire intégrée au die (4 Mo à peine) et un pont programmé dans un FPGA pour faire l’interface entre le bus PCI-Express et le bus du System Agent.
Même si la fréquence de fonctionnement a été doublée (400 MHz) par rapport au Pentium N4200, les performances de ce GPU doté de seulement 18 unités d’exécution (dotées chacune de 8 shaders) devraient être très modestes, probablement pas de quoi venir titiller les entrées de gammes d’AMD et nVidia. Intel n’envisage probablement pas une commercialisation en l’état, mais ce prototype sera sans doute une base de travail pour le développement des drivers, un point particulièrement important si Intel veut se faire une place sur le haut de gamme, l’histoire ayant montré à de maintes reprises que le meilleur des GPU sur le papier peut être conduit à un cuisant échec commercial si les drivers ne sont pas à la hauteur.
Reste à voir si Intel va cibler l’ensemble du marché des GPU, donc notamment le domaine du jeu vidéo, ou s’il va se concentrer sur le marché du GPGPU, aux volumes bien plus faibles mais offrant des marges beaucoup plus confortables et sans doute plus facile à conquérir, d’autant que les GPU intégrés d’Intel sont déjà connus pour leur relativement bonnes performances en OpenCL.