Il y a quelques années, j’avais trouvé un service intéressant qui avait découpé la terre en parcelles associés à un identifiant en quelques lettres, censé être plus pratique à manipuler que des coordonnées GPS. Je l’avais depuis totalement oublié (et pas moyen de remettre la main dessus…), mais Google vient d’intégrer à Google Maps un système similaire, l’Open Location Code.
Le principe est tout simple : la surface du globe est découpée en parcelles de différentes taille imbriquées les unes dans les autres, et chaque parcelle obtient un identifiant unique, d’autant plus long que la passerelle est petite. Un code à 8 caractères identifie ainsi une parcelle d’environ 200m de largeur (est-ouest) et 300m de hauteur (nord-sud). Ce code peut être complété par un second code (séparé du premier par un +) d’au moins deux caractères pour affiner encore la précision (sur 3 caractères, on arrive à une résolution de l’ordre de 2 mètres)
Les « adresses » ainsi obtenues ne sont pas forcément très faciles à retenir, contrairement à des adresses « classiques » (8FQ75PPP+JF par exemple pour la mairie de Grenoble), mais elles ont l’avantage de fonctionner partout dans le monde, même là où il n’existe pas d’adresses classiques (le sommet du Mont Blanc se trouve par exemple à l’adresse 8FQ8RVM8+23), avec un jeu de caractère simple, permettant de les transmettre facilement par n’importe quel moyen de communications. Et là vous allez me dire que c’est pareil avec les coordonnées GPS…
Et vous aurez parfaitement raison, mais les adresses Open Location Code (aussi appelées Plus Codes) ont un autre avantage. Comme des coordonnées GPS, les coordonnées Plus Codes peuvent être tronquées par la droite (par groupe de deux caractères, remplacés par des 0), pour les simplifier, au prix de la précision, mais contrairement aux coordonnées GPS elles peuvent également être tronquées par la gauche, en complétant avec d’autres informations géographiques.
Par exemple, pour le sommet du Mont Blanc, en tronquant pas la droite :
- 8FQ8RVM8+23 donne un cadre d’environ 10x15m autour du sommet du Mont Blanc,
- 8FQ8RVM8+ donne un cadre d’environ 200x300m autour du sommet,
- 8FQ8RV00+ donne un cadre d’environ 4x6km autour du sommet,
- 8FQ80000+ donne un cadre d’environ 90x120km autour du sommet,
- 8F000000+ donne un cadre d’environ 2000x3000km autour du sommet (oui, ça commence à faire très grand là…).
En tronquant par la gauche, on peut avoir par exemple, toutes des adresses qui vont identifier le sommet dans une zone de 10×15 :
- Q8RVM8+23, Grenoble ou Q8RVM8+23, France, ou encore Q8RVM8+23, Italie
- RVM8+23, Chamonix ou RVM8+23, Courmayeur
Vous l’aurez compris, le système utilise tout simplement l’adresse « classique » pour calculer le début de l’adresse Plus Code, qui peut donc être ignoré.
Le système fait en plus les choses de façon intelligente. Par exemple, la France peut correspondre pour les deux premiers caractères à 9C, 9F, 8C ou 8F, mais VV0000+ France sera étendu en 8CVV0000+, tandis que Q80000+ France sera étendu en 8FQ80000+, la zone 00Q8 des zones 9C, 9F et 8C n’étant pas située en France.
Ce système peut ainsi être utilisé en complément du système d’adresse traditionnel pour en améliorer sa précision sans avoir à ajouter un trop gros volume d’informations. Par exemple, l’adresse de la mairie de Grenoble est 11 boulevard Jean Pain, mais peut être complétée avec +MCF pour indiquer l’entrée principale côté rue ou +FJQ pour désigner l’entrée secondaire côté parc.
Bref, il s’agit là d’un outil plutôt puissant et souple pour l’écriture de coordonnées géographiques. Reste à voir si Google saura convaincre les gens de l’utiliser…
Si vous voulez vous amuser un peu avec, vous pouvez vous rendre sur Plus+Codes pour générer les codes correspondant à des zones de la carte. Ces codes pourront ensuite être utilisés directement dans Google Maps.