Avant, à une époque désormais révolue, les amateurs de jeux vidéo, qu’ils soient sur PC ou sur consoles, pouvaient se rendre chez leur revendeur favori et en repartir avec une grande pointe contenant une petite galette (DVD pour les plus jeunes, CD pour les anciens, disquette pour les ancêtres…) sur laquelle était gravée l’intégralité du jeu, exécutable de façon totalement autonome. Mais ça c’était avant.
Depuis quelques années, ce modèle de distribution disparait en effet petit à petit… D’abord, il y a eu les systèmes d’activation. La galette contient toujours l’intégralité du jeu, mais après l’installation, il faut saisir une clé d’activation, vérifiée par Internet ou par téléphone, pour associer officiellement le jeu à l’ordinateur.
Puis il y a eu les DRM connectés, imposant en plus de l’activation une connexion Internet à chaque lancement du jeu, voir pire, une connexion Internet permanente. Pas d’Internet ? Tant pis, tu joues pas ! Les titres dotés de telles protections ont heureusement souvent été très critiqués sur ce point, ce qui a limité le développement de ces solutions.
Et à côté de ça, la dématérisalisation s’est de plus en plus développée. Plus de boîte, plus de galette, tout ça est remplacé par un simple compte utilisateur sur une plateforme de téléchargement. Avec les avantages et les inconvénients que ça implique : disponibilité rapide, pas de risque d’abimer ou perdre le support physique, mais en contrepartie, plus de possibilité de revente d’un titre, parfois impossibilité de jouer sans connexion, etc…
Jusqu’à présent, ces systèmes concernaient essentiellement des jeux PC. Mais avec la nouvelle génération de consoles (Xbox One, PlayStation 4), les DRM connectés devraient commencer à se développer aussi sur les consoles.
Et du côté de Turn 10, c’est un autre « concept » qui se prépare : le jeu dématérialisé… mais en boîte ! Le studio en charge du développement de Forza Motorsport 5, la simulation automobile phare de la Xbox One, a en effet indiqué qu’une partie indispensable des contenus du jeu (et notamment, certains véhicules et circuits) sera absente de la galette, et qu’une connexion Internet sera donc indispensable lors du premier lancement du jeu, pour récupérer ces contenus manquants.
En soi, un tel fonctionnement n’est pas forcément choquant, il peut y avoir diverses raisons techniques expliquant un tel fonctionnement. Mais la raison invoquée par Turn 10 pour justifier ce fonctionnement est quelque peu déroutante : le studio n’aurait tout simplement pas le temps de finaliser tous les contenus à temps pour le lancement de la production des galettes, et espère donc pouvoir les rendre disponibles en téléchargement dès la premier jour de commercialisation du jeu.
En clair, Turn 10 va nous vendre un jeu pas fini… Espérons au moins que tous ces contenus absents de la galette seront bien à l’heure sur les serveurs, et que les premiers acheteurs du jeu ne se retrouveront pas lésés, à jouer à un jeu en version beta payé à prix d’or…