Après le rachat de SFR par Numéricable, qui attend encore le feu vert des autorités, le mouvement de concentration du marché français des télécoms devrait continuer…
Tout d’abord, Numericable a annoncé être entré en négociations exclusives avec Omea Telecom pour le rachat du MVNO Virgin Mobile. La plupart des MVNO rencontrent en effet des difficultés depuis l’arrivée de Free Mobile, et il ne serait pas surprenant de les voir tous disparaitre à moyen terme, ou au moins tous les MVNO « généralistes ».
Pour Numericable, l’opération évaluée à 325 millions d’euros viendrait parfaitement compléter le rachat de SFR, en lui ramenant 1.7 millions de client supplémentaire sans surcoût en termes de réseau, puisque Virgin Mobile utilise déjà en partie le réseau de SFR. C’est par contre une mauvaise nouvelle pour Bouygues Télécom, qui pourrait être encore un peu plus affaibli : on peut supposer qu’avec SFR et Virgin Mobile réunis sous un même toi, ce dernier n’utilisera plus que le réseau de SFR, alors qu’il utilise aujourd’hui aussi celui de Bouygues Télécom…
Un affaiblissement qui pourrait faire les affaires d’Orange… En effet, après les rumeurs d’un rachat de Bouygues Télécom par Free, c’est un rachat par Orange qui est en train de se profiler… Orange n’a pas démenti les rumeurs à ce sujet, et les a même au contraire presque validées, en affirmant « explorer les opportunités qu’offre la recomposition en cours du paysage français des télécoms ». Selon des sources bien informées, la transaction atteindrait 6 milliards d’euros, alors que Free refusait de monter au dessus de 5 milliards, et se ferait principalement en action, offrant ainsi à Bouygues la place de second actionnaire d’Orange, derrière l’État. La compétence de Bouygues dans le domaine du BTP serait par ailleurs un atout majeur pour Orange pour le déploiement de la fibre optique.
Cette solution aurait les faveurs du gouvernement, et en particulier Arnaud Montebourg, qui souhaite depuis un moment un retour à trois opérateurs, mais les autorités de la concurrence, aussi bien au niveau national qu’au niveau européen pourraient par contre avoir leur mot à dire, la fusion d’Orange avec Bouygues menant à un renforcement de la position déjà largement dominante d’Orange. Sa part de marché atteindrait 45% sur le fixe et plus de 50% sur le mobile.
Pour adoucir les angles, le groupe pourrait proposer, comme dans l’hypothèse d’une fusion SFR-Bouygues, de céder les antennes et les fréquences de Bouygues Télécom à Free Mobile. La cession pourrait également concerner une partie des clients fixes et mobiles (B&You ?) pour limiter la domination de la nouvelle entité.