Outre une nouvelle version d’iOS 7 au design « flat » et un nouveau OS X plus optimisé, Apple a profité de la keynote d’ouverture de la WWDC 2013 pour présenter un nouveau Mac Pro. Enfin ! La machine professionnelle d’Apple n’avait pas été renouvelée depuis des années, et commençait donc à sérieusement accuser le poids des années avec ses vieux processeurs Westmere. Mais au vu de la machine, certains risquent de rapidement regretter le vieux modèle…

Parfois, on se demande ce qui peut bien passer par la tête des designers d’Apple. Et c’est le premier truc qui m’est venu à l’idée en voyant la bête. Exit la bonne grosse tour avec moult baies pour disques durs et cartes d’extension : le nouveau Mac Pro sera un tube de 25cm de haut et 16cm de large, sans AUCUNE possibilité d’extension en interne, à part pour la RAM.

Du point de vue de l’ingénierie et de l’intégration, cette machine est une belle prouesse, puisqu’Apple a réussi à y caser un processeur Xeon à 12 cœurs et deux gros GPU FireGL, disposés autour d’un radiateur central triangulaire, rafraichi par un unique ventilateur radial au sommet du cylindre.

Mais est-ce vraiment ce qu’attendent les professionnels ? Cette intégration va sans doute se payer cher à l’achat et empêchera toute évolution de la partie graphique (cartes dans un format propriétaire), voir même du stockage interne (un unique port interne propriétaire dédié à un SSD). Toutes les extensions se feront en externe, grâce à un nombre impressionnant de ports Thunderbolt (6 ports, adoptant la version 2 de l’interface, soit 20 Gbit/s par port), et là encore, tout se paiera donc au prix fort, les périphériques Thunderbolt étant particulièrement onéreux.

Par ailleurs, quel intérêt d’avoir une belle machine tout intégrée si c’est pour lui ajouter une foultitude de boîtiers externes ? Ce sera un passage obligé, ne serait ce que pour disposer d’une capacité de stockage correcte, l’unique SSD interne sous forme de barrette imposant forcément une grosse limitation de la capacité de stockage, surtout au tarif habituel des SSD Apple (trois à quatre fois le prix du marché…).

Au final, cette machine est donc assez paradoxale : elle montre qu’Apple n’a rien perdu de sa capacité à proposer un matériel innovant, original et parfaitement intégré (et au passage, « Made in USA »), mais en même temps, elle risque de continuer à pousser vers la sortie la clientèle professionnelle historique d’Apple, qui a déjà pris un sacré coup avec le non renouvellement du Mac Pro pendant une période bien trop longue…

Et une fois la machine gavée de ses indispensables périphériques externes, il sera difficile de ne pas se souvenir de cette ancienne pub Apple :