Dans l’esprit de beaucoup, Android est totalement indissociable de Google. Mais de par son caractère open-source, Android peut en fait être expurgé assez facilement de tous les services Google, même si le géant fait tout son possible pour limiter au maximum l’attrait de solutions Android « vierges ».
En pratique, il suffit en effet de partir des sources AOSP (Android Open Source Project) pour réaliser sa propre version d’Android sans y intégrer le moindre service Google. Ces services sont en effet proposés aux constructeurs de smartphones sous forme de packages additionnels propriétaires (et payant, on parle d’une facture de l’ordre de 75 000$ pour 100 000 terminaux) à intégrer dans le système.
C’est notamment le choix qu’à fait Amazon pour ses produits Kindle Fire, dont le système Android à la sauce Amazon est dépourvu de toute référence à Google, en faisant la part belle aux services du VPCiste.
Mais selon le cabinet ABI Research, les Kindle ne seraient que la partie visible d’un mouvement qui a pris une ampleur insoupçonnée : ses analystes estiment qu’au dernier trimestre 2013, un terminal Android vendu sur trois était dépourvu des services Google. La croissance de ces terminaux sans Google est par ailleurs particulièrement importante, puisqu’elle a été de 137% sur un an, contre « seulement » 29% pour les terminaux Android avec Google.
Cette forte progression a principalement pour origine le marché chinois : les services Google n’étant pas disponibles en Chine, les constructeurs de smartphones chinois en profitent pour intégrer leurs propres services à leurs appareils. Ces chiffres pourraient toutefois convaincre Mountain View d’aller investir le marché chinois, un appareil Android sans les services Google étant un manque à gagner pour la société : les constructeurs de ces appareils ne versent pas un centime à Google et leurs acheteurs utilisent des services concurrents de ceux de Google…